Le Floch-Prigent mis en examen et écroué



"Complicité d'abus de bien sociaux, recel et abus de confiance". Loïk Le Floch-Prigent, président de la SNCF, a été mis en examen hier par le juge Eva Joly, dans le cadre de l'affaire ELF-Bidermann. Le Floch-Prigent, ancien président d'Elf-Aquitaine, est suspecté d'avoir collaboré à des transactions douteuses avec le groupe textile Bidermann, en échange d'avantages financiers et de libéralités. Entre mars 1991 et décembre 1994, le montant de l'aide donnée par le groupe Elf au groupe Bidermann est évalué à 772 millions. Le Floch-Prigent est aussi accusé d'enrichissement personnel.

Il a été entendu pendant plus de onze heures par la justice. Eva Joly l'a également interrogé sur diverses transactions immobilières suspectes réalisées par Elf-Aquitaine et estimées à 900 millions de francs. L'audition du président de la SNCF s'est achevée par son incarcération, Eva Joly craignant de voir disparaître des preuves. Il a toutefois immédiatement demandé sa mise en liberté. Selon son porte-parole, Le Floch-Prigent n'avait pas ce matin "l'intention de démissionner".

Le péripéties judiciaires qui touchent Le Floch-Prigent plongent la SNCF dans l'incertitude. En pleine réforme après un hiver agité, les chemins de fer redoutent que cette inculpation n'entraîne la nomination d'une ribambelle de présidents.

Loïk Le Floch-Prigent est le premier patron d'une grande entreprise publique a être mis en examen.

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